Il fait nuit. Noire et opaque. Personne aux alentours.
Sur le quai de la gare, Mme Phare est seule. Elle avance à petits pas pressés pour se réchauffer. Soudain, elle trébuche. Telle une liane, elle ondule doucement avant de s’échouer au pied du lampadaire.
Pas un bruit dans le brouillard. Rien que le silence. L’ambiance feutrée garde le mystère de la chute.
Comme pour échapper à la lumière inquisitrice du lampadaire, une graine sauvage s’enfuit en roulant vers la pénombre. Sur les rails.
Dans un fracas assourdissant et dans une débauche de lumière, le train arrive et déchire avec une violente douceur la coquille.
Mme Phare souri. La coupable a péri.
Crédit photo : Jules Nehlig sur unsplash