Ce texte est la partie 3 de la micro-fiction « Lettre à Zélie ».
Retrouve :
la partie 1 -> Lettre à Zélie – Vendredi 9h40
la partie 2 -> Lettre à Zélie – Vendredi 10h00
« Très chère, permettez-moi de vous saluer », la voix douce d’Azaelle, la sort de sa réflexion alcoolisée. Elle sursaute légèrement.
C’est une amitié improbable ces deux-là. Le réré wallisien et la marquise. Pourtant, quelque chose a cliqué. Sans pour autant rentrer dans de longues confidences, elle a plaisir à la côtoyer, les quelques fois où elle est sur la place.
Aujourd’hui, cependant, elle n’apprécie pas son interruption. Elle a des questions en suspens avec cette lettre. Pas d’expéditeur. Qui, mais qui ??
Azaelle continue sur sa lancée. Elle lui parle d’une lettre qu’elle a reçue et la lui montre. Elle aussi. Mais alors ? C’en est trop pour Zélie. De rage, elle lui crie de sortir. Non, elle ne peut pas tout gérer là. La pauvre Azaelle part. Zélie, un court instant, s’en veut. Elle n’y est pour rien après tout.
Mais très vite, Zélie retourne à ses préoccupations. Qui, mais qui aurait pu écrire à elles deux ? Le même mot. La même écriture.
Étrange.
Finalement, cela pourrait être une méchante blague des enfants de la place. Tout de même, cela est bien cruel.
10h40. Il est temps de partir. Zélie se lève précautionneusement. Entre ses genoux défaillants et ses trois Pina Colada, la stabilité n’est pas de mise. La terre tangue légèrement alors qu’elle paie ses consommations. Mais fière comme elle est, elle se raidit et tient bon.
Direction le snack « Le café sucré » pour sa salade du jour.
Crédit photo : Thea Hdc sur unsplash